Ce livre raconte l’histoire de l’appropriation du djembé africain par les Québécois et élucide le mystère qui entoure le fondateur des Tamtams du Mont-Royal. Cette pratique culturelle collective, qui est née il y a une cinquantaine d’années, est un patrimoine vivant par lequel s’exprime le cosmopolitisme montréalais. On retrouve peu de travaux sur ces patrimoines vivants représentatifs des rencontres interculturelles. Quand il s’agit de patrimoine, on cherche plutôt à conserver l’ancien transmis de génération en génération et de soi à soi. Loin des polémiques qu’occasionne le concept d’appropriation culturelle, ce livre expose les travaux de recherche de l’ethnomusicologue Monique Provost, docteure en patrimoine ethnologique. Il embrasse la problématique de l’appropriation sous un angle pragmatique novateur et alimente un domaine d’étude peu fréquenté, celui de la migratio, de l’appropriation et des mutations des traditions culturelles ancestrales en contexte de mondialisation. D’une part, l’historiographie transnationale du tambour révèle les processus de recontextualisation du djembé africain, ainsi que les stratégies d’adaptation québécoise des répertoires et techniques de jeu mandingues. D’autre part, on y présente l’ethnographie et les enquêtes orales menées auprès des praticiens du djembé dans différents contextes sociaux. Ces travaux démontrent qu’au-delà du fait musical sonore, jouer du djembé est une façon de vivre le collectif sous une forme relationnelle qui se raréfie de nos jours, celle de la « corporéité sociale ».